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Levées de fond

3 octobre au 11 novembre 2023

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Suivre le Père Armand durant une journée entière! Tout un défi!

    Tout a commencé lors de ma première rencontre avec les petits patients soignés à l’hôpital de Champerico. J’ai pris l’engagement de faire tout en mon possible pour leur venir en aide et cela dure depuis plus de 25 ans. Après plus de 20 voyages au Guatemala en tant que parent et ami du Père Armand et en tant que président de la Fondation, j’ai voulu écrire différentes anecdotes basées sur des faits vécus. Il faut dire qu’au début des années 80, le Père Armand alors plus jeune et très actif, n’avait jamais assez de 24 heures dans une journée.     À l’époque, les paroissiens bâtissaient leurs maisons en blocs de ciment. Dès sept heures du matin, ils arrivaient au presbytère pour venir acheter leur matériel afin de pouvoir débuter leurs travaux le plus tôt possible avant la forte chaleur. Je me suis toujours demandé pourquoi ne faisaient-ils pas ces achats la veille, et ainsi pouvoir commencer plus tôt et profiter de la fraicheur matinale? Armand répondait, c’est le Guatemala, on ne pose pas de questions… C’était surtout le Frère Réjean (que les paroissiens appelaient Hermano Juan, car le nom Réjean n’existe pas en espagnol) et le comptable qui s’occupaient de les servir, mais il fallait que les paroissiens viennent dire un petit bonjour au Padre Armando.     Après le petit déjeuner et la prière du matin, nous sautions dans la Jeep ou sur la moto et nous commencions la visite des chantiers, de l’usine de blocs, des constructions de maisons ou bien d’une école, de l’installation d’égouts ou encore de rendre visite à une personne âgée, une famille dans le besoin ou ayant un bébé malade, etc., etc. Il fallait toujours être prêt, car la portière de l’auto n’était pas encore fermée que déjà nous étions repartis. Remarquez bien que le Père Armand est comme ça encore aujourd’hui ! Vers midi, lorsque le thermomètre indiquait 35oC, s’était le retour au presbytère, léger lunch et rafraîchissement, courte sieste, et nous repartions. Dans l’après-midi, c’était la rencontre avec des personnes importantes susceptibles de nous aider dans nos projets, soit les autorités du port, la municipalité, et quelquefois Armand célébrait une messe. Nous revenions au presbytère en fin d’après-midi, et c’était le temps pour la douche, le repos suivi de la messe à 19 h. S’ensuivait le souper en groupe. Frère Réjean était devenu assez bon cuisinier et avait initié plusieurs cuisinières guatémaltèques à préparer et même à bien réussir des mets de chez nous. Chacun avait des faits à raconter et vers 22 h, tout le monde allait au lit. Je devais me rendre à un petit hôtel tout près, car il n’y avait pas de place au presbytère. La journée du lendemain s’annonçait encore très chaude et très longue. Durant toutes ces années, j’ai vécu des journées passionnantes à visiter ces gens accueillants et heureux, malgré leur misère. Ils étaient reconnaissants envers le Padre Armando. J’aimais suivre le Padre, car j’apprenais beaucoup sur son travail et sa mission.

À la prochaine, Eugène Sergerie

La Fondation du Père Armand, automne 2010

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