Passer au contenu

Levées de fond

3 octobre au 11 novembre 2023

Plus de détails

« Pourquoi le nouveau Padré fait-il tout cela? »

       À mon arrivée à Champerico, pour me familiariser avec mon nouvel environnement, je marche dans les rues. La malpropreté règne en maître, des déchets traînent partout, c’est épouvantable. Je me dirige vers la plage, j’avais hâte de voir la mer, l’océan Pacifique que je n’avais jamais vu. Mais un autre spectacle décevant m’attendait, il y avait une multitude de cabanes en paille un peu partout sur la plage. Je ne peux m’empêcher de demander à un enfant : « Qu’est ce que c’est que toutes ces cabanes? »  Il sourit face à mon ignorance et me répond : « Ce sont des toilettes! ». Je suis reparti vers le presbytère, très découragé par ce spectacle. Laissez-moi vous dire que j’appréciai le confort du presbytère. Le bâtiment avait été construit par un prêtre espagnol avec toutes les commodités, mais abandonné durant plusieurs années. Après un bon ménage, il était agréable d’y recevoir mes paroissiens, d’y travailler et de m’y reposer. Un jour, lors d’une de mes promenades, je rencontre un directeur d’école qui me souhaite la bienvenue. Il m’invite tout de suite à visiter son école, il avait un but bien précis en tête. Il voulait me montrer l’état lamentable de l’établissement : des bancs tout cassés, des fenêtres sans moustiquaire, des toilettes en mauvais état, presque aucun équipement scolaire.        Il voulait me parler de sa ville et des nombreux problèmes de sa communauté en espérant que je pourrais l’aider à améliorer les locaux de son école. En contrepartie, je lui demande de me donner des cours de conversation en espagnol. Je commence alors à me faire une idée du travail qui m’attendait. Tout en continuant d’apprendre l’espagnol, je me promène dans les rues de la ville et rencontre des femmes qui me font visiter leur maison. J’y vois beaucoup d’enfants malades. Pour améliorer les conditions de vie des gens, avec l’argent remis par mes amis du Québec, je décide d’engager des jeunes pour nettoyer et ramasser les vidanges. Les gens sont surpris et se disent entre eux : « Pourquoi le nouveau Padré fait-il tout cela? » Je prends le temps de leur expliquer que c’est la santé de leurs enfants qui en dépend. Ce sera le début de mes premiers vrais contacts avec la population du Guatemala. La revue du Père Armand, mars 2009

Voir toutes les nouvelles