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Levées de fond

3 octobre au 11 novembre 2023

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L'ouvrier responsable de la construction de l'hôpital enrôlé de force pas l'armée

L’OUVRIER RESPONSABLE DE LA CONSTRUCTION DE L’HÔPITAL ENRÔLÉ DE FORCE PAR L’ARMÉE   Après avoir reçu en donation le terrain idéal au centre du village, je peux réaliser mon projet de construire un hôpital où seront soignés les petits enfants. Hum! Que vais-je faire? Par où commencer? Même si depuis des années, je construis de petites maisons en blocs de ciment et que cela fonctionne à merveille parce que les gens collaborent et respectent leur parole, construire un hôpital est un défi de taille et je pense inclure dans mon projet un endroit convenable où pourront vivre les religieuses qui vont y travailler. Je dois trouver un bon ouvrier. Est-ce possible à Champerico? Je prends finalement un des ouvriers qui travaille pour moi depuis quelques années. Je lui parle de mon projet;  vous vous doutez bien qu’il accepte avec enthousiasme et me confirme qu’il a la compétence pour le réaliser. Nous allons sur le terrain, nous rencontrons les religieuses et concevons les plans du projet, malgré tous les obstacles, le projet débute enfin. Durant cette période, la guerre civile fait rage dans le pays. Une nuit, l’armée est venue enrôler de force les hommes du village. Ils ont fait le tour des cantines et imaginez-vous que mon ouvrier responsable du projet est l’un d’entre eux. Je dois le retrouver à tout prix, sans lui je ne peux pas continuer la construction. Dès 8 h du matin, la police me dit qu’il doit être à Reu ou à Quetzaltenango. Sans réfléchir, je pars à sa recherche. Au premier endroit, on me répond qu’il n’est pas là. Il est encore à une heure de route dans la caserne de l’armée. Je continue avec la certitude que je réussirais à le sortir de là. Finalement, je me retrouve devant le commandant en chef. Il me fait un bel accueil, il est très souriant et détendu. Je lui explique ce qui est arrivé et surtout que j’ai absolument besoin de Pedro pour continuer mon projet qui sauvera la vie de dizaines de bébés. Le Seigneur m’a aidé, car le sergent acquiesce tout de suite à ma demande et libère Pedro. Il m’offre un cognac… je décline son offre en lui disant : « Il n’est pas un peu de bonne heure pour ça? » Nous revenons tous les deux heureux à Champerico. Je suis téméraire, j’ai pris de gros risques, mais le Seigneur m’a protégé. Le travail a recommencé et nous avons mené à bien ce projet qui me tenait à cœur depuis si longtemps.   Encore aujourd’hui je demande au Seigneur de ne pas avoir peur… Revue mars 2012

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