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Levées de fond

3 octobre au 11 novembre 2023

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Hommage au Frère Réjean Lussier

Aujourd’hui, je veux vous parler du Frère Réjean. Je l’ai connu quand il est venu travailler à la paroisse St-Jean-de-Matha à Montréal pendant les cinq années où j’étais curé et responsable de l’équipe de 1970 à 1975. Réjean était un homme heureux, propre de sa personne, travaillant et tolérant avec tous. Au terme de mon obédience de six ans comme curé, j’ai fait application pour devenir missionnaire au Guatemala. Ma communauté avait accepté, mais il manquait quelqu’un pour venir avec moi. J’ai tout de suite pensé au Fr. Réjean pour fonder cette nouvelle mission. Je lui ai alors dit que j’aimerais partir avec lui durant les trois prochaines années et que je croyais que le Seigneur l’appelait là-bas. Deux jours plus tard, il m’a répondu OUI. Quelques années après, il a confié à des amis qu’il aurait pu dire oui tout de suite car c’était clair pour lui que c’était un appel.   Nos amis de la paroisse nous ont fait une belle fête de départ. Quelques jours plus tard, nous étions à Antigua au Guatemala pour étudier l’espagnol car ni lui ni moi ne connaissions cette langue. Un mois plus tard, nous sommes arrivés à Champerico. Là-bas, nous avons toujours travaillé ensemble, et c’est grâce à lui si j’ai pu réaliser tant de projets. Nous décidions ensemble tout ce que nous allions faire. Et la première décision, celle qui a guidé notre vie pendant les huit années, fut de prier à l’église tous les jours de 6h30 à 7h00 et le soir de dire notre chapelet suivi de la messe. Fidèle, Réjean qui aimait tant la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne des missionnaires, était là chaque jour. Réjean était humble et travaillant, il aimait les jeunes et avait une très grande patience. Je pouvais m’en remettre à lui car il était très responsable. Si j’ai vécu au Guatemala les plus belles années de ma vie, Fr. Réjean y a été pour beaucoup. Parfois, il me disait : « Armand je ne parle pas beaucoup, mais tu sais que je suis avec toi et que je te supporte avec joie. » Et je lui répondais : « Tu fais bien ton travail et quand je te demande ton avis tu me le donnes et c’est important pour moi. » Durant ces années, il y a eu beaucoup de violence au Guatemala dont cinq coups d’État. Malgré toutes les misères et les souffrances que nous partagions avec ces gens si pauvres, nous étions heureux car nous étions là, avec eux. C’est pour ces raisons, Réjean, que je continue. Fête avec le Seigneur et la petite Thérèse et veille sur moi, sur les tiens, sur notre communauté et surtout sur Champerico où tu as donné ta vie. Revue mars 2012

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